Le Bordeaux-Paris de Christophe

Après 4 ans de sommeil, la classique « bordeaux paris » a été reprise cette année par une nouvelle organisation.
Je me suis inscrit très tôt en août 2013 mais cette année écoulée, un peu particulière au niveau professionnel et santé dans la famille, a fait que je ne me suis pas trop « pris la tête » avec l’entraînement, prenant les choses au fur et à mesure et me disant qu’au pire je n’irai pas…tout en espérant relever le défi malgré tout! Après quelques 100 kms vers Pâques avec le club, je me suis attelé à plus long avec le brevet de 200 du club en Avril, puis un 300 en solo « perso » le 1er Mai (St Thuriau-Ste Mère Eglise).
Tout s’est bien passé, je me suis donc aligné au départ de Bordeaux assez confiant, pensant compenser mon débours d’entraînement par une petite expérience de l’épreuve et le fait que cette année je le faisais non pas seul mais en groupe; en effet Claude un ami de région parisienne a décidé de venir aussi, accompagné de 6 collègues de son club de Massy-Palaiseau, sans oublier Franck mon acolyte qui a géré l’assistance. C’est donc à 8 que nous nous sommes élancés dans le flot des quelques 550 participants à la formule « ultra raid » c’est à dire 620 km d’une seule traite (450 partis la veille, avait choisi la formule « rando » en 2 ou 3 étapes).

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Dès le départ, un concurrent est tombé juste devant nous sur un ralentisseur, et il a fallu cravacher pour rattraper des groupes lancés à vive allure. Comme une cyclo, mais en format un peu + long!

La 1ère heure s’est avalée à près de 35 km/h et un autre incident nous a un peu ralenti : notre collègue Fred Pondevie (brillant rédacteur des compte-rendus et présentations des cyclos dans le magazine « le cycle »), a eu un problème mécanique. Le temps de reprendre la course, pas mal de groupes sont passés et à partir de ce moment nous avons roulé « entre nous » en relayant selon possibilités de chacun et ma foi assez efficacement puisqu’au 2ème contrôle à Montbron (km 153), nous étions encore à 31 de moyenne.
C’est dans cette partie et jusqu’au 4ème contrôle à Martizay (km 311) que le gros du dénivelé était concentré.
A noter que le vent de face ne nous pas quitté (en molissant la nuit quand même) et que le parcours, par rapport aux éditions précédentes, prenait des routes secondaires, pour ne pas dire tertiaires, donc étroites, au revêtement parfois bien dégradé et le plus souvent granuleux. Il était néanmoins magnifique avec la traversée en Charente, Vienne puis Indre puis Loir et Cher.

Les nombreuses montées se sont faites « au train » et les parties planes ont fait le bonheur des rouleurs du groupe, dont je faisais partie. Malheureusement notre ami Fred, à bout de force, a dû se résoudre à abandonner au 3ème contrôle de l’Isle Jourdain (km 230) et prêter main forte à Franck pour l’assistance, déjà sans faille depuis le départ. Celui-ci n’a d’ailleurs pas tardé à la remettre en pratique par des massages encourageants à Claude qui, perclus de crampes a bien failli abandonner lui aussi. La partie difficile ne tardant pas à toucher à sa fin, en « levant un peu le pied » le groupe lui a permis de s’accrocher et progressivement retrouver de la fraicheur, notamment avec le crépuscule proche.
Effectivement après le ravito de Martizay commençait une autre course, celle de la nuit où des plus gros groupes se sont formés et surtout accrochés à notre roue pour une superbe partie de manivelles en Sologne avec 3-4 de notre groupe trainant un wagon de 40 concurrents derrière!
La signalétique parfaite même de nuit, de bons éclairages(y compris de la voiture suiveuse parfois), et la topographie plus douce ont permis des runs à 35 pendant plusieurs heures!

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Le matin arrivant, se profilait la dernière partie avec la Beauce et le vent cette fois soutenu et toujours de face. Ces 200 derniers km ont été vraiment pénibles car plutôt que d’emprunter des axes roulants de bonne qualité, on nous a emmené sur de véritables « routons » de campagne étroits, rugueux et parsemés de stops ou cédez-le-passage bien efficaces pour vous tirer les dernières forces dont vous disposiez…. Sans compter le stress lorsqu’on croisait des voitures peu habituées à ces cohortes de cyclistes et pas disposées à lâcher du terrain! Une grosse chute est d’ailleurs survenue juste devant nous, me faisant prier qu’on arrive en un seul morceau à Paris…

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Le dernier arrêt à Auneau (km 563) allait nous soulager un peu et nous permettre de passer la dernière partie de la vallée de Chevreuse, superbe mais vallonnée. Avec l’aide de 2 collègues de Massy venus à notre rencontre, les bosses de Clairefontaine et autres « 17 tournants » sont parfaitement passées et il ne restait plus que les ultimes parties urbaines à aborder pour en finir à proximité du nouveau vélodrome de St-Quentin en Yvelines. Ce fut un moment grandiose car un peu revigorés, on a repris nos relais appuyés pour finir en beauté, avec l’aide de Fred qui a voulu terminer le parcours, même non classé, avec nous.
À ce moment a eu lieu la seule crevaison du parcours… à 2 km de l’arrivée! Ayant pris des roues de rechange, j’en prête une à Philippe qui peut repartir assez vite, non sans voir passer devant nous un groupe de la fondation « FDJ » avec qui on jouait depuis un moment.

Un peu énervés de perdre 30-40 places d’un coup, on est reparti comme des fous en remontant routes et rond-points à contre-sens (fort bien sécurisés par les signaleurs de l’organisation), le tout avec notre « Marc Madiot » Franckie claxonnant dans notre sillage!
On parvint effectivement à re-dépasser les FDJ et finir « à bloc » au sprint comme à la pancarte du dimanche!
Joie dans le groupe, particulièrement Claude, ému d’en finir avec une épreuve longue inédite et surtout qui a failli se terminer par un abandon.

L’après course a été agréable avec l’accès au vélodrome pour les douches et le repas au milieu de l’anneau.
Belle expérience encore que cette édition de Bordeaux-Paris 2014, qui ne demande qu’à être renouvelée en 2015!
Un grand moment sportif et de convivialité dans le groupe aussi bien « roulant » (Claude et les copains de Massy) que « assistant » (Séverine mon épouse qui m’avait préparé mes ravitos salés entre autres et Franck qui a participé en « coach » à cette belle épreuve).

Rendez vous l’an prochain et bon été!

Résumé de l’épreuve:(données compteur perso) 
Distance : 633 km
Temps total : 27h10
Temps vélo : 22h53
Moyenne : 27,4 km/h
Dépense calorique : 10682 kcal
Pente maxi : 10%
Pente moyenne : 3%
Dénivelé : 4891 m
Puissance moyenne : 104 W
Puissance max : 425 W
Température : min 8°4 le dim matin en Beauce 35°9 le samedi après-midi en Charente

Nombre de partants toutes catégories : 1000 environ – 782 arrivants
Nombre de partants Ultra Raid : 550 partants – 412 arrivants

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Christophe – 273ème

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