De Pluméliau-Bieuzy à Prague

Voici l’article de Pierre Bayet, publié dans le Ouest-France du 09 août 2024

De Pluméliau-Bieuzy à Prague : à 70 ans, il fait 3 700 kilomètres à vélo

Cycliste et coureur de marathons, Claude Bernard, 70 ans, profite de sa retraite à fond. Au printemps 2024, il a fait un aller-retour à vélo entre Plumeliau-Bieuzy (Morbihan) et Prague (République tchèque), pour un total de 3 700 km parcourus.

À peine rentré, Claude Bernard se projette déjà vers son prochain objectif, le marathon de Vannes (Morbihan), le 29 septembre 2024

Cinq pays, 3 700 kilomètres à vélo, seul et sans assistance. À 70 ans, Claude Bernard est un retraité hyperactif. Cycliste assidu du Véloce Club Pontivy (Morbihan), il a vu passer les championnes Marie Le Net et Audrey Cordon-Ragot. Le coureur de marathons a accompli, au printemps dernier, un aller-retour à bicyclette jusqu’à Prague (République tchèque).  J’ai fait ce voyage pour marquer le coup de mes 70 ans, raconte-t-il après son retour. À mon âge, il ne faut surtout pas s’arrêter, mais profiter de sa retraite pour faire les choses que l’on n’a pas eu le temps de faire quand on était en activité. 

Ce n’est pas la première fois que ce technicien de maintenance à la retraite se lance ce genre de défi. Il a déjà participé trois fois à la course Paris-Brest-Paris,  en améliorant mon temps, l’année dernière , sourit-il, mais aussi joint Copenhague (Danemark) et Lisbonne (Portugal) à vélo. Cette passion pour les longs voyages à deux roues, il la doit en partie à son frère Michel, cycliste expérimenté, avec qui il devait aller jusqu’à Saint-Pétersbourg (Russie).  Ces dernières années, c’est devenu impossible d’y aller, à cause des évènements en cours. Je me suis donc rabattu sur Prague , explique-t-il.

Cinq pays traversés en cinq semaines

Plus que le défi sportif, c’est l’aventure et le côté social qui poussent Claude Bernard à réaliser ses longs voyages.  J’aime voyager et rencontrer de nouvelles personnes, développe-t-il. Les gens s’intéressent beaucoup aux voyageurs, on n’a pas besoin de faire d’efforts pour entamer la conversation.  Il a pu également compter sur le soutien de ses amis, rencontrés lors de ses participations à Paris-Brest-Paris.  Dès que je passais près de chez eux, je faisais un détour et ils me payaient le café. Certains m’ont même hébergé.  Car en voyage, Claude préfère l’improvisation.  Souvent, je pars le matin sans savoir où je vais dormir le soir, c’est au bout de cent kilomètres de vélo que je commence à m’en inquiéter. 

Claude Bernard a parcouru 3 700 kilomètres en cinq semaines. Ici, le jour de son arrivée, devant l’étang de Pluméliau-Bieuzy (Morbihan).

« La langue n’est pas un problème pour voyager »

C’est ce qui lui a permis de faire ses meilleures rencontres. Comme lorsqu’un fermier lorrain l’a invité à dormir dans sa grange, ou qu’il a participé à un barbecue de sangliers en Allemagne.  Je cherchais mon chemin, quand j’ai croisé des travailleurs qui allumaient un barbecue. Ils m’ont invité à le partager avec eux et on a passé une excellente soirée, se remémore-t-il dans un sourire, lui qui ne parle pas un mot de la langue de Goethe, ni celle de Shakespeare. On se débrouille, on se parle avec les mains ou les traducteurs automatiques du téléphone. La langue n’est pas un problème pour voyager. 

Dans le futur, Claude Bernard a plein d’ambitions. Elles commencent par le marathon de Vannes, le 29 septembre 2024.  Pour l’année prochaine, on verra. Je ferais bien le Tour d’Irlande avec mon frère, ou le Cap Nord en Norvège l’année suivante , se projette-t-il. Une chose est sûre, Claude n’a pas prévu de réduire son activité sportive.  Nous, les retraités, on est sédentaires. Alors il faut courir et se dépenser, car quand on s’arrête, on ne repart plus.